Conservatoire des Races Rustiques de Sologne
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Le mouton Solognot
Historique
Au XV ème siècle, l'élevage du mouton en Sologne était important : à cette époque de fin de la guerre de Cent ans, les moutons faisaient alors partie de la fortune des paysans. Les troupeaux pâturaient dans les bruyères, complémentés l'hiver en fourrage et feuillards.
La Renaissance et l'installation de la Cour en Val de Loire favorisa la prospérité du commerce des laines, et donc de l'élevage ovin.
Les guerres de religion sonnèrent le glas de cette prospérité, mais l'élevage ovin, plus facile à pratiquer et plus rentable que la céréaliculture, resta l'activité principale de la Sologne.
Vers 1850, l'effectif ovin de la Sologne est estimé à 300000 têtes. Dans une région dominée par les grandes propriétés, le mouton était alors quasiment l'unique ressource de revenu des paysans solognots. Seule la race Solognote pouvait résister au condition sévères du milieu (humidité, végétation très pauvre). L'élevage était très extensif, sans enclos.
Les draperies de Romorantin, fournisseurs de l'armée, assuraient un débouché important pour les laines. Les agneaux était vendus pour être engraissés dans les contrées plus riches : Val de Loire, Beauce, Gatinais.
La mise en valeur de la Sologne avec le marnage grâce au canal de la Sauldre, la création de nombreuses routes, le réaménagement du réseau de drainage à ciel ouvert, et le reboisement, provoquent une régression importante de l'élevage ovin, qui ne peut plus exploiter les immenses parcours nécessaires à sa nourriture. La population ovine chute ainsi à 50000 tête en 1910.

Généralités
La race Solognote est une race qui ne craint pas l'eau, là où d'autres brebis deviendraient malade, elle reste en forme. Cette race rustique étroitement adaptée aux sols pauvres et humides de Sologne, passe l'année entière dehors. Même par temps de neige, les brebis demeurent au grand air. On reconnaît les moutons solognots à leur robe particulière. La tête et les pattes restent dégagées, seulement recouverte par des poils d'un chataîn uniforme. La toison de couleur bise occupe le reste du corps, jusqu'à la queue qui n'est pas coupée. Une tête fine, sans cornes, une démarche fière, la solognote offre un tempérament plus vif que d'autres brebis, une certaine curiosité, un comportement se rapprochant de celui des chèvres.

Durant l'hiver, lorsqu'il n'y a plus d'herbe, c'est-à-dire à partir de décembre, les animaux sont maintenus dans un parc déplacé chaque mois. Ils ne sortent que les jours de beau temps, pour se dégourdir et se nourrir de quelques brins d'herbe dans les prairies proches. Tous les jours, le berger va au parc, leur donner du foin. Outre le foin un peu de mélasse leur apporte un complément énergétique et du sel les incite à boire tout en facilitant la digestion. Avec la fin de l'hiver commence la période de mise bas : l'agnelage. En fait lorsque béliers et brebis restent ensemble toute l'année, il y a des naissances en permanence, mais le plus gros de l'agnelage se déroule en janvier-février. Les éleveurs peuvent cependant contrôler cette période.
Avec l'agnelage, le berger doit renoncer au repos hivernal. Dès six heures, il rejoint les bêtes pour ne les quitter qu'à dix heures du soir, voire minuit. Sa présence continue permet de limiter les pertes, il couche même parfois sur place. Particularité de la race solognote, l'agnelage se fait au pré, en plein air. En bergerie, les brebis solognotes perdent beaucoup plus de petits que si elles restent dehors. Présent auprès d'elles, le berger peut surveiller les opérations, mais surtout, il peut éviter les abandons. En effet, les jeunes brebis laissent parfois leur premier agneau seul, et celui-ci ne retrouve alors plus sa mère. Le berger doit élever ces orphelins au biberon.

Les textes sont extraits du Flock-Book solognot
et écrits par Laurent TRIOLET.
L'exode rural consécutif à la première Guerre Mondiale, puis dans les années 1930, le début de la prééminence de la chasse comme activité économique rentable, devait provoquer la quasi-disparition des moutons en Sologne. D'après d'Espinay St Luc en 1912, " l'ennemi le plus acharné du mouton, c'est le chasseur, ou mieux le tireur moderne ".
Ce n'est qu'à partir de 1940 que nous voyons un renouveau des moutons solognots, avec une adaptation à de nouvelles techniques d'élevage utilisant le pacage : soit pacage l'été et bergerie l'hiver, soit plein air intégral, en enclos, avec complémentation de foin l'hiver.

Les textes sont extraits du magazine La Sologne n°109
et écrits par Laurent TRIOLET.

Les photos sont de Françoise PRUDHOMME.